De Delphine du Mérac à Anselm Kieffer
Sous titré: En vrac.
Je sais qu’une page de blog ne peut déverser trop d’informations sans dérouter le lecteur . Pourtant cette semaine fut cela: une série d’anecdotes et de rencontres et les relater au jour le jour retarderai d’autant celles à venir: je donne en vrac donc.
-Etre allée samedi dernier à l’exposition de Delphine du Mérac , durée prévue pour le week-end seulement mais le personnage reste visible dans son atelier parisien.
C’était à l’association Un air de famille basée dans le dixième et qui propose des ateliers pour…toute la famille. Couples et enfants: l’atmosphère différait des habituels vernissages parisiens par l’animation des plus jeunes dont certains mes anciens élèves . Paysages suspendus , perspectives asiatiques, couleurs délayées, harmonies invitant au bonheur, légéreté du crayon ou du fusain, de la craie parfois pour animer, conter ou suggérer un monde ou l’homme n’est là qu’accessoirement. A peine entrevoit t-on la trace de quelques murs. Le monde comme un nid. »Les voyages forment la jeunesse » dit l’écrivain. Elle, évoque ses périples en Amérique du Sud en Asie.
Elle a invité Matthieu Rauchvarger aux percussions coréennes . Leur seuls noms retrouvés sur Internet invitent à psalmodier. Jug,jing janggy, kkwaenggwari…
C’était le soir où j’ai du réfléchir au droit de « croquer les gens.* »
Mercredi autre expositionen compagnie de Nathalie: Anselm Kieffer à Beaubourg (Musée Georges Pompidou). Je le vois pour la quatrième fois depuis 2000 et le Shebirat kelim, les bris du vase, à de la chapelle de la Salpêtrière.
Un grand , un démesuré,un homme fragile, un de ceux qui ont à dire et y mettent une énergie déployée comme une arme, comme un cri. Pour ceux qui ne le connaissent pas il faut imaginer un travail de matières : couleurs empâtéees comme la fange, sable, briques, fragments, tissus , déchets, poussière et quelques pigments traditionnels, mises en scène, toiles dressées comme des murs, actes évocateurs: coller pour associer ,écrire pour la mémoire, salir jusqu’à en frôler la beauté, brûler …
Vous découvrez ce que votre coeur depuis l’enfance vous a appris à reconnaitre comme vérité et que vous aviez mis au rencart. Relire ou lire le bleu du ciel de Georges Bataille. Vous y retrouverez dans les rêves de Troppmann les cadavres, la branche cassée, les fleurs incapables de mort, la femme putain, les espaces clos, les lucioles, la boue…
J’ai aussi chez moi, dressé sur une étagère, usagé et même peint pour cacher les souillures du temps,appuyé à d’autres livres comme un rappel, Entretien dans la montagne de Paul Celan ( Editions Morgana). V ingt huit pages qui débutent ainsi : « Un soir que le soleil, pas lui seulement, avait sombré, s‘en fut alors, quitta son logis, le juif fils d’un juif, et avec lui s’en fut son nom… ». Autre lecture de Anselm Kieffer.
Mercredi j’ai perdu mon téléphone portable à Beaubourg.Y voir un signe?
Donc en huit jours deux manières différentes sur le rytmme de la respiration.Entre lumière et ténèbres.
*https://trainsurtrainghv.com/2016/03/13/en-rire-ou-en-pleurer/