Peur sous le fichu.
Vendredi 12 avril, en fin d’après-midi : depuis Paris le train bouscule le rideau de pluie jusqu’à Epinay sur Seine. Bien sûr pas de parapluie dans mon sac. Descendus sur le quai tous se bousculent jusqu’au premier auvent. Le temps pour moi de penser appeler » mon » chauffeur et un rayon de soleil perce les nuages, la pluie cesse aussi brusquement qu’elle est survenue. Je m’élance sur le trottoir que martèlent encore quelques gouttes. En atteignant l’avenue Jean Jaurès le ciel à nouveau se vide sur nos têtes, l’averse se déchaine, s’intensifie, la grêle s’en mêle. Le fichu vivement enroulé sur la tête veut isoler des éclairs…Le manteau résiste quelques minutes à peine, le pantalon colle aux jambes , les chaussures s’alourdissent de l’eau qui les emplit. Je cours sous les arbres nus, près des lampadaires, le long de l’avenue déjà ruisselante, devant les pavillons bâillonnés par le déluge. A l’angle de la rue de St Gobain les grêlons fouettent mes mains serrées sur mon col . Le tonnerre de plus en plus proche et le plaisir de retrouver mes peurs d’enfant…GHV